Le CBD a considérablement bouleversé le marché des produits pour animaux ces dernières années. Certains lui attribuent des propriétés quasi miraculeuses permettant de guérir des maladies graves, tandis que d’autres pensent qu’il s’agit d’une simple astuce marketing visant à les inciter à acheter quelque chose qui n’est ni éprouvé, ni sûr. Où se situe la vérité ? Comme souvent, quelque part entre les deux.
Qu’est-ce que le CBD et comment agit-il ?
Le nom complet de la substance se cachant derrière cet acronyme est cannabidiol, un composé présent dans les inflorescences de chanvre industriel et extrait principalement à des fins paramédicales. Ces dernières années, de nombreuses personnes se sont enthousiasmées pour les cannabinoïdes, non seulement pour améliorer le bien-être et la santé des animaux, mais aussi des humains. De nombreux produits portant l’acronyme CBD sont apparus sur le marché – des huiles aux cosmétiques, en passant par les pastilles, les pommades et les collations contenant cette substance.
Il faut avant tout préciser clairement que le CBD, contrairement à son isomère, le tétrahydrocannabinol (THC), n’a pas d’effet psychoactif et peut agir efficacement sur l’organisme de manière autonome, sans la substance sœur. De plus, lors du choix de produits pour animaux, il est préférable de se concentrer sur la teneur la plus faible possible en THC (idéalement, il ne devrait pas être présent du tout dans le produit), car c’est précisément sa présence qui peut provoquer des effets indésirables. L’administration de cannabidiol aux animaux n’a donc rien à voir avec l’administration de substances narcotiques, et il convient de le souligner clairement.
Le CBD lui-même a la capacité d’interagir avec le système endocannabinoïde (SEC) présent dans l’organisme des humains et des animaux. Selon l’état actuel des connaissances, les cannabinoïdes modulent une partie des neurotransmetteurs présents dans le corps, agissant comme un régulateur supérieur qui informe les autres neurotransmetteurs sur la manière d’agir (accélérer ou ralentir) pour ramener l’organisme à un état d’équilibre. Nous savons que la présence de récepteurs sensibles aux cannabinoïdes permet de réguler certaines fonctions physiologiques – de la douleur ou des démangeaisons jusqu’à la réduction de la tension psychologique et l’action relaxante.
Parmi les autres problèmes pour lesquels on parle d’un effet bénéfique du CBD sur l’état du patient, on cite souvent les actions : antiépileptique, anti-inflammatoire, analgésique, antiémétique, antidiabétique et anti-ischémique (dans l’ischémie myocardique). Malheureusement, bien que près de 25 000 études aient déjà été réalisées sur l’utilisation des cannabinoïdes chez l’homme, les animaux de laboratoire et de compagnie (au total, les études ont porté sur 24 espèces), aucune position claire n’a encore été élaborée sur les cas où les produits contenant du cannabidiol sont efficaces et ceux où ils ne le sont pas.
Différentes formes de CBD : que choisir pour un chien ou un chat ?
Les premières questions se posent déjà au stade de la décision sur le type de produit à utiliser pour un chien ou un chat. Nous avons le choix entre des produits de différentes concentrations (de très faibles, à 0,9%, jusqu’à 15-20%, qui sont généralement utilisés soit dans des états pathologiques avancés, soit chez des animaux de grande taille) et sous différentes formes.
La teneur exacte en CBD d’un produit spécifique dépendra en grande partie de la forme sous laquelle il se présente. Voici une petite comparaison :
- Extrait : c’est la forme la plus riche et la plus concentrée, qui se caractérise par une action puissante,
- Huile : c’est une combinaison d’extrait et d’huile (végétale ou de poisson),
- Isolat : c’est un produit obtenu en laboratoire, créé à partir de CBD synthétique et d’huile.
Comme c’est cette dernière forme qui donne les meilleurs résultats chez les animaux, il est bon de vérifier quelle forme de CBD a été utilisée dans le produit. De plus, il est essentiel de prêter attention au type d’huile qui sert de vecteur aux cannabinoïdes dans un produit donné. Il s’avère en effet que le CBD est d’autant mieux absorbé par l’organisme du chien ou du chat que le complexe d’acides gras insaturés qui lui est associé est adapté aux besoins des carnivores. C’est pourquoi il est préférable de choisir des produits dont l’étiquette porte la mention : « équilibré en acides oméga 3 et 6 ». Si cette mention n’est pas présente, il est préférable de se fier à l’origine de l’huile elle-même – l’huile végétale n’est pas recommandée pour les animaux, tandis que l’huile de poisson répond généralement à ces exigences.
Cette information nous définit d’emblée les produits à choisir, il est préférable d’opter pour des produits liquides, créés à partir d’une base lipidique appropriée. C’est sous cette forme que les produits seront le mieux assimilés et donc les plus efficaces.
En revanche, il est déconseillé d’utiliser chez les animaux des préparations décrites comme « full spectrum« , qui peuvent donner de bons résultats en supplémentation chez l’homme, mais qui n’interagissent pas efficacement avec les organismes des chiens ou des chats.
Actuellement, de nombreux produits contenant du CBD sont disponibles sur le marché. Il convient donc d’analyser attentivement les compositions, en choisissant celles qui se rapprochent le plus des solutions « idéales ».
À quoi faut-il faire attention lors de l’utilisation du CBD chez les chiens et les chats ?
Les tests effectués jusqu’à présent sur les animaux de laboratoire, ainsi que sur les chiens et les chats, n’ont pas révélé de risque évident de surdosage de CBD, bien que cela ne puisse évidemment pas être exclu dans des cas spécifiques. Certains chercheurs ont cependant observé une augmentation de l’activité de la phosphatase alcaline (ALP) dans le sang des chiens testés. On en a conclu que le CBD pouvait surcharger le foie de l’animal recevant des préparations contenant cette substance, c’est pourquoi des troubles hépatiques importants peuvent être une contre-indication à l’administration de préparations de ce groupe. Pour cette raison, chez un animal (chien ou chat) pour lequel on envisage d’introduire ce type de supplémentation, il est préférable de commencer par effectuer un examen de contrôle des paramètres hépatiques.
En ce qui concerne le dosage des préparations et le choix de la concentration pour un cas spécifique, il est préférable de consulter un vétérinaire sur ces questions. Néanmoins, on considère actuellement qu’en application non pathologique, une faible dose est principalement utilisée pour améliorer le bien-être général (action calmante légère), tandis qu’une dose élevée doit avoir des effets anxiolytiques, améliorer le bien-être en cas de mal des transports et peut être utilisée pour stimuler l’appétit.
Ce dernier élément est signalé par certains propriétaires comme un effet secondaire indésirable de l’introduction de préparations contenant du CBD chez leurs animaux de compagnie, ce qui est effectivement justifié chez les animaux en surpoids et obèses. Il faut donc être attentif à ce que le chien ou le chat n’augmente pas significativement son appétit après le début du traitement, afin que cela n’ait pas d’impact négatif sur sa condition physique.
De plus, le CBD administré régulièrement peut avoir un effet négatif sur le métabolisme des anesthésiques pendant l’anesthésie. Par conséquent, si l’animal reçoit une préparation contenant des cannabinoïdes à l’insu du médecin, il faut absolument en informer ce dernier en cas de nécessité d’effectuer une intervention sous anesthésie générale !
Le CBD peut-il remplacer le traitement des animaux ?
Comme le souligne le Dr hab. n. wet. Marcin Gołyński de l’Université Nicolas Copernic de Toruń, « le CBD ne constitue pas vraiment une concurrence pour les produits pharmaceutiques, et son utilisation est un excellent complément aux thérapies conventionnelles. » Un complément, et non un substitut, et c’est ce dont il faut absolument se souvenir. Nous manquons encore de données solides pour pouvoir dire clairement comment agit le CBD dans des problèmes de santé spécifiques et comment le doser précisément pour obtenir l’effet pharmacologique souhaité. C’est pourquoi, avant que le CBD ne devienne une thérapie pleinement conventionnelle utilisée dans la médecine vétérinaire grand public, il nous reste encore de nombreuses études, tests et analyses à effectuer. Sans cela, nous ne pouvons malheureusement pas tirer de conclusions fermes, car nous marchons encore sur un terrain assez instable.
Comment administrer le CBD à un chien ou à un chat pour obtenir la meilleure absorption ?
Le Dr Gołyński attire à juste titre l’attention sur la biodisponibilité du CBD par voie orale, qui s’avère être très variable selon les individus et assez faible, environ 13-19%, si nous dissolvons la préparation dans une portion de nourriture ou d’eau. C’est pourquoi, lorsqu’on décide de commencer une thérapie utilisant le cannabidiol chez un animal, il est préférable d’adopter comme méthode d’administration l’introduction de la substance directement sur la muqueuse buccale. Dans ce cas, l’absorption transmuqueuse est d’environ 75% au cours des premières secondes, et la substance pénètre donc effectivement dans l’organisme du patient.
À l’heure actuelle, nous ne disposons pas de résultats d’études concluants qui confirmeraient sans équivoque l’efficacité du CBD dans la lutte contre les cancers. Néanmoins, les spécialistes qui concentrent leurs recherches sur cette question observent des effets positifs au stade de la culture cellulaire, ce qui nous permet de regarder l’avenir avec un certain espoir.
De même, il n’existe pas de données claires sur l’efficacité de l’utilisation du CBD dans les troubles convulsifs, y compris l’épilepsie idiopathique chez les chiens et les chats. Une étude sur ce sujet a été menée à l’Université d’État du Colorado, analysant l’utilisation du cannabidiol chez les chiens atteints d’épilepsie résistante au traitement. Chez certains animaux, une réduction des convulsions d’environ 40% a été constatée, ce qui, selon les spécialistes, ne constituait pas une réalisation révolutionnaire. Malgré cela, les observations des vétérinaires et des propriétaires d’animaux montrent que dans le cas de convulsions peu intenses, qui ne sont pas fréquentes ou qui répondent bien à l’administration de médicaments anticonvulsivants, l’utilisation de cannabidiol à faible dose deux fois par jour permet dans certains cas de réduire la dose de médicaments antiépileptiques. Nous observons donc des effets qu’il n’a pas encore été possible de confirmer pleinement cliniquement.
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